Refoulé à la frontière par Brittany Ferries comme un simple clandestin !
Date de publication :
4 mai 2014 |
Mots clés :
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Date de publication :
4 mai 2014 |
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Depuis quelques mois, Agnès et moi avions réservé un séjour en Irlande d’une semaine pendant la deuxième semaine de vacances scolaires de Printemps. En somme, en ce moment !
Dunmanway nous attendait ! 40 Km de Cork, sud de l’Irlande, ce pays que nous aimons tant ! Nous nous en réjouissons bien entendu. Nous partions en plus avec le grand frère d’Agnès.
Depuis plusieurs semaines, c’était un sujet de conversation régulier : pour parfaire le niveau de Marianne en anglais, pour rapprocher Agnès et son frère, pour souffler de nos stress quotidiens, pour se retrouver ensemble sans les soucis du quotidien, ... Bref, des vacances à l’étranger. Et puis, pour moi, plus égoïstement, faire une coupure avec ce quotidien professionnel pesant, dur, épuisant, stressant,...
Pour aller en Irlande, une simple formalité : avoir une carte d’identité...A jour ! La mienne était périmée, mais le Gouvernement a modifié la date de validité et la repoussé de 5 ans. Agnès m’avait sorti le papier, je l’ai lu et cela rentrait dans les critères. Malgré tout, j’ai voulu la faire refaire, mais entre les samedi de CA Mutuelle, les coups de flemmes et les absences personnelles, je n’ai pas suivi mon renouvellement.
Vendredi 02 mai, on fait les bagages et on prend la route. L’excitation est perceptible, nous sommes contents dans la voiture et rejoignons Roscoff avec de l’avance. On prend un verre et on se dirige vers l’embarquement. Dans la file de voiture, devant les hôtesses qui contrôlent les billets, la voiture de devant nous traine... Le propriétaire d’un chien n’arrive pas à faire reconnaître la puce électronique installée. Après quelques minutes, il est envoyé à la gare maritime. C’est à nous. Les billets sont vérifiés avec les cartes d’identité... L’hôtesse, l’air embêtée, me dit que ma carte est périmée et qu’il faut aller à la gare maritime pour valider l’embarquement. Nous nous dirigeons donc au hall d’accueil de Britanny Ferries et retrouvons la propriétaire du chien. La puce bipe et le chien est accepté. Je m’adresse à un stewart de la compagnie, lui tend ma carte et l’informe de ma difficulté. Il me répond qu’il ne peut pas me faire embarquer. 3 étages se dérobent sous mes pieds ! Je lui montre mon permis de conduire, ma carte grise, ma carte de sécu, bref, tous les papiers officiels que j’ai en lui disant que c’est bien moi ! Il n’en démord pas et m’indique que ce n’est pas possible. Je ramasse mes documents et tourne les talons sans lui adresser un mot [1].
Je retourne à la voiture et explique cela au reste de l’équipe. L’ambiance se plombe encore un peu plus. Sur le parking, plus rien n’existe. Il est clair que je ne partirai pas ! Le choix est que personne ne parte ou que moi seul reste en France. Agnès n’en sait rien. 800 euros de perdus contre un séjour sans moi, le deal n’est pas équilibré mais difficile malgré tout. La décision est prise : je reste en France, les autres embarquent. Agnès me dépose à un hôtel à Roscoff dans lequel je passerai la nuit et prendrai mon train pour Nantes le lendemain.
De vendredi soir à dimanche, j’ai chialé comme une madeleine, je n’ai rien mangé et j’ai mal dormi. La seule éclaircie sera les 4 heures passées avec Gwénaël, mon ami de toujours, que j’avais appelé vendredi soir et qui m’a proposé de me ramener de Nantes à Riaillé et de passer un peu de temps avec moi.
Qu’on soit clair, personne d’autres n’est responsable de ce qui s’est passé : j’ai mal lu le papier du Ministère de l’intérieur concernant la validité repoussée de la carte d’identité. Et j’ai été léger sur le renouvellement de cette dernière. Ceci étant, mon état pendant 2 jours [2] est plus profond que cela. Pour plusieurs raisons !
Un éloignement long d’Agnès : quand Agnès m’a rencontré, j’étais un célibataire heureux dans mes baskets ! Mais l’intensité du coup de foudre est toujours aussi vivace. Je l’aime comme au premier jour ! Et malgré mes déplacements réguliers et fréquents, l’éloignement est toujours difficile, d’autant que je suis absent de chez moi, et non seul chez moi. Et le maximum est en général de 4 jours. Là, c’est 8 jours sans Agnès et Marianne. Cela n’a que confirmer que mes deux femmes me manquent et qu’elles sont parties prenantes totales de ma vie.
Un sentiment d’injustice : Oui, j’ai merdé sur ma carte d’identité. Mais pour ce bout de plastique qui ne sert à rien au quotidien, j’ai perdu mes vacances. Le chien est lui en Irlande ! Et je me suis fait refoulé d’un pays d’Europe à cause d’un document périmé depuis un an ! A quoi sert l’Europe ? J’ai 40 piges, né en France, toujours habité en France, mon visage n’évolue pas. Et j’ai eu l’impression d’être un clandestin sans papier. Sans aucune considération sur la conséquence familiale. L’application bête et méchante d’un réglement.
Une envie ratée de coupure : cela fait 1 an et demi que je trime comme un naze. C’est dur, c’est pénible, c’est angoissant. Vivre avec une trésorerie d’un trimestre dans les bons moments, c’est flippant ! Surtout quand on a des collègues en responsabilité. Cette semaine de vacances aurait permis de bien couper tout.
Alors, le résultat a été une semaine seul dans ma maison où tout me rappelle que je vis avec ma conjointe et ma fille, qui sont à 1000 km de moi. Et ma fille et ma conjointe loin avec mon beau frère en Irlande. Personne n’est réellement heureux à cause d’un bout de plastique officiel périmé.
Où est la modernité ici ?
[1] Ce n’est pas de sa faute, mais c’est lui qui a pris !
[2] l’écriture de cet article boucle cette période
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