Qu’est ce que l’UNI ?
Date de publication :
15 février 2012 |
Mots clés :
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Date de publication :
15 février 2012 |
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L’UNI ou Union nationale interuniversitaire est présentée laconiquement sur les ondes comme une organisation étudiante "proche de la droite". Drôle de formule euphémisante. Et qui ne signifie pas grand chose puisqu’il existe des étudiants de droite qui ne se reconnaissent pas dans l’UNI.
L’UNI est créée en 1969, en réaction aux évènements de mai 1968, et ce n’est pas vraiment un surgissement spontané. Son fondateur n’est pas étudiant. Il s’agit de Jacques Rougeot, professeur à l’université Paris-IV. On trouve aussi Jean-François Chauvel, alors grand reporter au Figaro, cité par Bob Denard dans ses mémoires sur une opération de recrutement de mercenaires au Yémen. Ou encore le PDG de Locatel, le loueur de télévision. Et Suzanne Marton, ex de l’UJP (mouvement de jeunesse gaulliste).
Doubles affiliations
Dans son Histoire du SAC (Service d’Action civique), parue chez Stock en 2003, l’universitaire François Audigier affirme que l’UNI fut créée à la suite d’un entretien dans le bureau de Jacques Foccart à l’Elysée. Et qu’elle bénéficia du soutien logistique de Charles Pasqua au SAC. Un objectif réunissait la petite équipe de fondateurs, proches du SAC, écrit-il : "Lutter contre la loi Faure en préparation. Celle-ci multipliait, à leurs yeux, les compromis à l’adversaire (la gauche étudiante) et créait du désordre au lieu de rétablir l’autorité dans les universités" (p. 149). L’UNI revendique vouloir "regrouper tous ceux qui entendent soustraire l’éducation nationale à l’emprise communiste et gauchiste et défendre la liberté en luttant contre toutes les formes de subversion". Les doubles affiliations existent, comme celle de Gérard Daury, à la fois membre des instances nationales et de l’UNI et du SAC.
Par la suite, l’UNI entretiendra des relations extrêmement étroites avec le MIL – Mouvement Intiative et Liberté – (même responsable national, Jacques Rougeot, et même adresse) créé en 1981, mais surtout actif à partir de 1986, qui, à la différence du SAC, a pignon sur rue et se veut un mouvement de réflexion, non un service d’ordre... Le MIL, qui existe toujours aujourd’hui, fait figure de lobby très conservateur et ultradroitier au sein de la mouvance gaulliste. Dès sa création, il constitue "un curieux laboratoire idéologique où se croisent les influences hétérogènes de la droite libérale (façon reaganisme années 1980), d’un catholicisme réactionnaire et d’un gaullisme rigide. On y sert un discours musclé sur la préférence nationale, le combat contre l’avortement, la défense de l’école libre, le rejet des valeurs ’gauchistes’, un ensemble qui n’a rien à envier au programme frontiste". (François Audigier)
Passerelles
Des militants qui ont fait leurs classes à l’UNI tel Eric Raoult se retrouvent aujourd’hui encore au MIL.
Des passerelles vont exister avec les militants d’extrême droite dans les facs et notamment le GUD (extrême droite radicale), lequel affiche, pourtant, en privé son mépris pour les "droitards". Il y aura ponctuellement des flirts plus ou moins poussés, et parfois des listes communes dans certaines universités. L’UNI participera dans les années 1980 à des actions musclées dans les facs, avec le renfort du GUD sans lequel elle n’aurait pas eu le rapport de forces sur le terrain.
En janvier 2010, une partie de l’UNI (la branche étudiante) s’autodissout avec plusieurs autres associations étudiantes dans le MET, Mouvement des étudiants, avec l’aval de l’UMP, qui espère ainsi bénéficier d’une nouvelle structure qui ne soit pas un repoussoir pour les étudiants de droite modérée. L’UNI maintenue, devant laquelle est intervenu Claude Guéant, conserve le discours musclé d’origine et se concentre sur "le combat pour les valeurs".
Pour l’UMP, l’UNI est aujourd’hui très utile : elle peut concurrencer l’extrême droite sur ses thèmes, comme on l’a vu fin 2011 autour du droit de vote des étrangers. C’est une sorte de pendant universitaire à la Droite populaire, collectif de députés qui compose l’aile la plus radicale de l’UMP. Par ailleurs, quand le MET s’est créé, certaines sections universitaires de l’UNI ont fait de la résistance, comme à l’université de droit d’Assas, avant de rentrer dans le rang. D’autres, comme à Lyon notamment, ont vu certains de leur leader locaux rejoindre les rangs du FNJ.
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