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OPA sur organismes mutualistes ? Une contradiction subsiste quelque part !


Depuis plusieurs jours, le monde politique s’agite autour de la nomination de François Pérol, secrétaire adjoint de l’Elysée à la tête de la nouvelle organisation, née de la fusion des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne. Il ne m’appartient pas sur ce blog de commenter cette nomination, ni sur le fond (UMP, Elysée, Sarkozy, ...) ni sur la forme (Passage des hauts fonctionnaires au privé, conditions de passage, ...).

Pour rappel, quelques éléments de réflexion :

- François Pérol : Diplômé de HEC et de l’IEP Paris, il est ancien élève de l’à‰cole nationale d’administration (promotion Jean Monnet) ; il en est sorti major en 1990, ce qui lui a permis d’intégrer l’Inspection générale des finances. En 1994, il est nommé rapporteur puis secrétaire général adjoint du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Chef du bureau des marchés financiers à la direction du Trésor, de 1996 à 1999, puis secrétaire général du Club de Paris, il est promu, en 2001, sous-directeur du financement et du développement des entreprises au Trésor.
En 2002, il devient directeur adjoint du cabinet de Francis Mer, puis de Nicolas Sarkozy, au Ministère de l’à‰conomie, des Finances et de l’Industrie. De 2005 à 2007, il est associé-gérant de Rothschild & Cie Banque. C’est d’ailleurs à cette période qu’il participera à la création de Natixis (qui entraînera dans la tourmente la Banque populaire puis de la Caisse d’Epargne en 2008) [1]. De juin 2005 au 26 février 2009 [2], il est secrétaire général adjoint de la présidence de la République française.
- Natixis : NATIXIS, la " banque dèinvestissements et de projets " est la banque commune des groupes Caisse dèEpargne et Banque Populaire dans les métiers de banque de financement et dèinvestissement, de gestion dèactifs et de services financiers. Dès sa création, avec un effectif de près de 23 000 personnes, un Produit Net Bancaire de 6,1 milliards dèeuros, et des capitaux propres part du groupe de 15,8 milliards dèeuros elle sèinscrit parmi les acteurs majeurs de son secteur en Europe. NATIXIS détient des positions de premier plan dans ses métiers en France, en Europe et dans le monde : numéro 1 des banques en gestion dèactifs en France, 534 milliards dèeuros dèactifs gérés, numéro 1 français en épargne salariale. NATIXIS jouit aussi dèexpertises reconnues au plan mondial notamment en matière dèassurance-crédit (numéro 3 mondial), et de financements structurés (immobilier, matières premières).
- Caisse d’Epargne : Le Groupe Caisse d’à‰pargne est un groupe bancaire français constitué autour des Caisses d’à‰pargne (la première créée en 1818 à Paris). Les Caisses d’à‰pargne sont parfois désignées sous l’appellation L’Ecureuil, d’après l’animal qui sert de logo au groupe. Aujourd’hui, le Groupe Caisse d’à‰pargne est un groupe bancaire d’envergure internationale, multimétier (banque, assurance, immobilier…) et multi-enseigne.
- Banque Populaire : Le groupe Banque populaire est un groupe bancaire et financier composé des Banques populaires régionales (dont la BRED Banque Populaire), du Crédit Commercial du Sud-Ouest (CCSO), de la Banque Pelletier, de la Société marseillaise de crédit (SMC), de la Banque Marze, Banque Dupuy et de Parseval, de la Banque Chaix, de la Banque de Savoie, du Crédit coopératif (pour l’économie sociale), du Crédit maritime, de la CASDEN (pour les personnels de l’éducation nationale, de la recherche et de la culture), de l’ACEF (pour les fonctionnaires), d’ASE (pour les étudiants), ainsi que de la banque fédérale des banques populaires, organe central du groupe.

Si on peut s’interroger légitimement sur la pertinence de la création et des orientations prises par Natixis ...

Les caisses d’à‰pargne sont actionnaires de la banque d’affaires Natixis, qui s’est lancée en 2006 sur le marché des subprimes aux Etats-Unis, par l’intermédiaire d’un réhausseur de crédits qu’elles ont dà » financer en catastrophe par une recapitalisation.
Le 29 septembre 2008 à 15 h 50, prise dans la crise des subprimes, la valeur de lèaction Natixis atteint un plus bas à 1,75 € soit une perte de 91,04 % par rapport à sa valeur dèintroduction en Bourse.
Ces difficultés se sont étendues aux maisons mères, les Caisses d’à‰pargne et Banques Populaires, affectées par de considérables moins-values.

... on peut plus facilement comprendre les nécessités de fusionner deux grands groupes bancaires, pour atteindre des seuils critiques, faire des économies d’échelle, bref, mettre en place de vraies politiques de micro économie de base... Même si on peut s’interroger [3] sur la perte de proximité entre le sociétaire [4] et le lieu de décision stratégique pour ses opérations sortant de l’ordinaire [5].

Mais je pense aussi à la démocratie !

Eh oui... Ce sont deux groupes mutualistes, dont les représentants à différentes échelles, sont décisionnaires et co-responsables des décisions. C’est le principe de la démocratie et de la majorité.
Ce qui est choquant dans le débat actuel, autour de la nomination de Monsieur Pérol et de la fusion des deux groupes, c’est qu’à aucun moment on ne parle du pouvoir mutualiste... On peut penser qu’il a accepté majoritairement la fusion, mais... Qui a entendu l’assemblée générale sur le contexte de nomination ?

Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne ne sont ni une entreprise privée classique, ni une entreprise publique. D’autant que dans le groupe Banque Populaire se trouve le Crédit Coopératif... Que va t il se passer pour la banque de l’économie sociale ? Le protocole d’accord de l’absorption [6] du Crédit Coopératif dans le groupe Banque Populaire avait il prévu cela ? Noyé dans ce mastodonte bancaire, malgré des garanties de relative indépendance lors de son absorption, le Crédit Coopératif restera t il la banque de référence de l’économie sociale ? Aura t il toujours les moyens de ses objectifs ?

Non, non, non, ce n’est pas possible d’entendre parler de cette fusion sans entendre la voix des sociétaires, la voix des autres "indirectements touchés" par la fusion et la voix de l’économie sociale !


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[1Journal 20 minutes du 26/02/2009

[2Arrêté du 26 février 2009 portant cessation de fonctions à la présidence de la République

[3Mais ce n’est pas à mettre exclusivement au compte des groupes bancaires !

[4Et non le simple client

[5Je pense en particulier aux décisions liées aux entreprises => crédits, découverts, avances de fonds, ...

[6Le Groupe Crédit Coopératif est un groupe bancaire coopératif. Il est organisé autour dèune banque nationale, le Crédit Coopératif, société coopérative anonyme de Banque populaire à capital variable, présente dans toutes les régions de France.


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A propos de Le blog de Guillaume
Ma formation initiale est un parcours supérieur dans les sciences humaines et le travail social, car je place l’humain au centre de toutes mes réflexions et souhaits d’agir.Retour ligne automatique Intéressé par l’insertion professionnelle à l’origine, mon intérêt pour le 19ième siècle et l’émergence (...)
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