L'inspection du travail a décidé d'imposer deux jours de repos hebdomadaire au lieu d'un aux Petits Chanteurs à la croix de bois (PCCB) durant leurs tournées, ce qui menace la survie de ce chœur de jeunes garçons, selon le délégué général de la manécanterie (école formant des enfants choristes), Marc Ladefroux.
"Sans retour à un certain bon sens, la France pourrait perdre dès la fin de cette année scolaire 2012-2013 une œuvre plus que centenaire d'éducation populaire de renommée mondiale", a affirmé lundi dans un communiqué M. Ladefroux. "Depuis plus de dix ans, nous avions l'autorisation de faire des tournées au rythme de cinq jours de concert et un jour de repos", a-t-il expliqué. "L'administration du travail nous a signifié que ceci n'était pas conforme au code du travail, qui prévoit deux jours de repos hebdomadaire" consécutifs pour les mineurs.
Cette décision de l'inspection du travail de l'Oise, où l'association avait alors son siège, remonte à octobre 2012. Elle a été confirmée, dans une lettre du 16 avril, par l'inspection du travail de l'Yonne où l'association est maintenant établie. Selon ce courrier, elle "n'est pas autorisée à déroger au repos hebdomadaire pour les jeunes travailleurs".
"ÉDUCATION POPULAIRE"
M. Ladefroux estime que ce "revirement de doctrine" va bouleverser le projet pédagogique et l'équilibre économique de la manécanterie. Celle-ci a donc adressé au ministre du travail, Michel Sapin, une proposition de modification de la législation relative à l'emploi des enfants dans le spectacle, qui autoriserait le préfet à déroger à certaines dispositions du code du travail. Elle fait valoir que son action s'inscrit dans le cadre d'"un projet pédagogique d'éducation populaire" et qu'elle est "une structure sans but lucratif". Elle dit avoir obtenu un rendez-vous le 24 mai avec un conseiller technique du ministère.
La nouvelle règle s'applique dès ce mois-ci. Le mardi 7 mai étant un jour de repos, le chœur va donner le 8 mai un concert gratuit à Denain (Nord), qui lui permettra d'éviter le deuxième jour de repos. "Le concert n'entre dans le décompte que s'il est payant", souligne M. Ladefroux, soulignant qu'il ne s'agit que d'une solution "très temporaire".
Basée à Brienon-sur-Armançon (Yonne) depuis 2011, l'association accueille actuellement 78 enfants de 8 à 15 ans en internat.
Elle avait connu en 2009 un conflit sur la rémunération des choristes qui avait été réglé, les petits chanteurs devant percevoir "une rémunération à hauteur de 80 % du smic brut, dont une partie consignée à la Caisse des dépôts jusqu'à leur majorité".
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