Accéder au contenu principal
RELIGION

Le pape préconise la psychiatrie pour les enfants à tendances homosexuelles, le Vatican s'explique

Le pape François a provoqué une polémique, dimanche 26, en recommandant le recours à la psychiatrie pour des parents qui constateraient des penchants homosexuels dès l'enfance chez leur progéniture. Une déclaration corrigée depuis par le Vatican.

Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité, selon le pape.
Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité, selon le pape. Gregorio Borgia, AFP
Publicité

Le pape François a recommandé le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent des penchants homosexuels dès l'enfance chez leur progéniture, au cours d'une conférence de presse accordée, dimanche 26 août, dans l'avion qui le ramenait d'Irlande à Rome.

Un journaliste lui a demandé ce qu'il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant. "Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille", a répondu Jorge Bergoglio.

Propos du pape sur l'homosexualité : "Un retour en arrière"

Dans le même temps, il a estimé qu'il fallait tenir compte de l'âge des personnes. "Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C'est autre chose quand cela se manifeste après 20 ans", a dit Jorge Bergoglio. "Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité", a-t-il déclaré.

Des propos "graves et irresponsables"

Les réactions des associations de défense des droits LGBT ne sont pas fait attendre. "Graves et irresponsables", ces propos "incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d'homophobie et de transphobie", a réagi SOS Homophobie sur Twitter.

"Nous condamnons ces propos qui renvoient à l'idée que l'homosexualité est une maladie. Or, s'il y a une maladie, c'est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT", a affirmé pour sa part auprès de l'AFP Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l'Inter-LGBT.

"Il est très étonnant d'entendre régulièrement des conseils et des jugements moraux de l'Église" au sein de laquelle "certaines personnes sont incapables de dénoncer des actes pédocriminels commis par des prêtres, qui devraient être les premiers à bénéficier de soins psychiatriques", a dénoncé dans un communiqué l'Association des familles homoparentales (ADFH).

Le Vatican rétropédale

Toutefois, le Vatican a retiré lundi la référence à la "psychiatrie" du verbatim publié lundi par le service de presse du Saint-Siège, soulignant que le souverain pontife ne voulait pas évoquer cette question comme "une maladie psychiatrique".

Ce retrait a été effectué "pour ne pas altérer la pensée du pape", a expliqué à l'AFP une porte-parole du Vatican. "Quand le pape se réfère à la 'psychiatrie', il est clair qu'il le fait comme un exemple qui rentre dans les différentes choses qui peuvent être faites", a-t-on expliqué de même source.

"Mais avec ce mot, il n'avait pas l'intention de dire qu'il s'agissait d'une maladie psychiatrique, mais que peut-être il fallait voir comment sont les choses au niveau psychologique", a ajouté cette porte-parole.

Ce n'est pas la première fois que le Vatican retouche des déclarations faites par le pape, lors de la traditionnelle conférence de presse qu'il donne dans l'avion du retour de ses voyages à l'étranger.

"Qui suis-je pour juger ?"

En 2013, le pape François avait fait preuve d'une ouverture inédite à l'égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule "qui suis-je pour juger ?", sans pour autant remettre en cause la doctrine de l'Église qualifiant l'homosexualité d'acte "désordonné".

Ces nouveaux propos sont aussi contraires à ceux qu'avait laissé entrendre le souverain pontife à un jeune homme, Juan Carlos, lors d'une rencontre en février. "Juan Carlos, que vous soyez gay importe peu. Dieu vous a fait ainsi et vous aime ainsi. Cela n’a pas d’importance. Le pape vous aime ainsi. Vous devez être heureux de ce que vous êtes", avait-il dit, selon des propos rapportés le quotidien espagnol El País.

L'homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.