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Le Parlement européen lève l'immunité de Marine Le Pen

Le parquet de Lyon veut entendre l'eurodéputée dans le cadre d'une enquête pour incitation à la haine raciale.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 02 juillet 2013 à 12h55, modifié le 02 juillet 2013 à 17h29

Temps de Lecture 3 min.

Le Parlement européen a décidé mardi de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, à la demande du parquet de Lyon, qui veut l'entendre dans le cadre d'une enquête pour incitation à la haine raciale.

Le Parlement européen a décidé mardi 2 juillet de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, à la demande du parquet de Lyon, lequel veut l'entendre dans le cadre d'une enquête pour incitation à la haine raciale.

La présidente du Front national, députée européenne, est visée par une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) relative à ses propos du 10 décembre 2010 établissant un parallèle entre les prières des musulmans dans la rue en France et l'Occupation.

Ce jour-là, Marine Le Pen avait évoqué en ces termes certaines prières musulmanes en public :

"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler pour le coup. C'est une occupation de pans de territoire. Certes, il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants."

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Le 18 juin, à propos de ces mêmes prières et en pleine polémique sur les apéros saucisson-pinard, l'éurodéputée avait déja usé de la comparaison :

"Très clairement comme en 1940, certains croient se comporter dans la France de 2010 comme une armée d'occupation dans un pays conquis."

Lire sur Droite(s) extrême(s) : "Marine Le Pen et la 'nouvelle occupation' : quand les recettes éprouvées font les meilleures soupes"

Les eurodéputés ont accepté de lever son immunité, conformément à l'avis rendu par leur commission juridique qui, réunie à huis clos, s'était prononcée à une large majorité dans ce sens, le 19 juin.

"

Le Front national a dénoncé une décision qui "exprime la crainte croissante de l'oligarchie face à l'irrésistible montée en puissance d'un mouvement patriote qui porte haut et fort la parole du peuple et propose de réelles solutions aux problèmes des Français". Mme Le Pen a pour sa part regretté une rupture d'une "jurisprudence" protégeant la liberté de parole des députés.

Au moment du vote, la présidente du FN, installée à sa place dans l'hémicycle au côté de son père, Jean-Marie Le Pen, et de Bruno Gollnisch, n'a pas pris la parole et n'a manifesté aucune réaction particulière. Seul M. Gollnisch a pris la parole, s'indignant que Mme Le Pen n'ait pas pu s'exprimer sur le fond devant ses pairs. Une telle procédure est digne du "Soviet suprême de l'Union soviétique", a-t-il fustigé, sous les huées de l'assemblée.

Le président de séance, Gianni Pittella, lui a répondu que Mme Le Pen ne s'était vu appliquer "aucune procédure spéciale" et que les débats avaient eu lieu, comme c'est la règle, devant la commission des affaires juridiques du Parlement. Selon une source parlementaire, Mme Le Pen a été invitée trois fois devant cette commission, en mars, avril et mai, pour défendre son cas, mais elle n'a jamais souhaité répondre à cette invitation.

Dès lundi, Marine Le Pen avait anticipé cette décision. "Oui, ça va arriver parce que je suis une dissidente", mais "je ne le crains absolument pas" et "je m'en moque", avait-elle affirmé sur LCI. Elle a également estimé qu'on voulait l'incriminer pour "un délit d'opinion", et a maintenu les propos tenus en décembre 2010 qui lui valent des poursuites. 

Son délit est, à ses yeux, d'avoir "osé dire ce que tous les Français pensent, c'est-à-dire que les prières de rue – dont [elle] leur indique qu'elles continuent à se dérouler sur le territoire français – sont une occupation". "Je le maintiens. Ma levée d'immunité parlementaire sera votée par mes adversaires politiques UMP-PS. Cela ne me pose aucune problème", avait poursuivi l'élue.

"J'ESPÈRE GAGNER" LE PROCÈS

C'est pour "tenter de m'intimider", a-t-elle soutenu. "Je remarque que l'immunité est conservée pour des députés qui tapent dans la caisse", mais pas "quand il s'agit d'un propos politique. Il va y avoir un procès" et "j'espère le gagner", a-t-elle ajouté, revendiquant sa "liberté d'expression".

Avant Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, autre eurodéputé du FN, a été privé deux fois de son immunité après des propos qui avaient donné lieu à des poursuites en France. En 1998, Jean-Marie Le Pen avait, lui aussi, été visé par cette procédure après avoir déclaré que les chambres à gaz nazies étaient "un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale".

Le Monde avec AFP et Reuters

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