"Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses #Taubira va leur donner une compensation !" Le tweet de Jean-Sébastien Vialatte datant du 13 mai continue de faire des remous.
Après avoir essuyé des critiques véhémentes, effacé le tweet et exprimé ses regrets, il est désormais poursuivi par un collectif pour "provocation à la haine raciale", pour ce tweet faisant un parallèle entre les descendants d'esclaves et les casseurs responsables des violences du 13 mai à la fête du Paris Saint-Germain au Trocadéro.
Lire : "Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves", selon un député UMP
Le Collectifdom (collectif des Antillais, Guyannais, Réunionnais et Mahorais), qui revendique quarante mille membres et sympathisants, a déposé vendredi 31 mai au tribunal correctionnel de Paris une citation directe contre le député.
"C'est en effet la communauté noire dans son ensemble qui est visée", estiment les avocats du collectif, Eddy Arneton, Rachel Lindon et Jules Ramaël, dans leur citation saisissant le tribunal. Le collectif demande 10 000 euros de dommages et intérêts, la publication du jugement dans quatre quotidiens nationaux ainsi que 3 000 euros au titre des frais de justice.
"UNE BÊTISE"
Interrogé après la polémique provoquée par ce tweet, M. Vialatte avait assuré avoir immédiatement retiré ce message après sa publication, reconnaissant qu'il avait "écrit une bêtise".
"Je regrette vraiment que ça provoque un tel tollé parce que loin de moi l'idée d'avoir le moindre propos raciste", avait ajouté l'élu varois. "J'ai fait un amalgame tout à fait regrettable entre deux choses : d'un côté, les propos de Mme Taubira sur le fait qu'il faut indemniser les descendants des esclaves, et je ne supporte plus cette repentance permanente de la France. La France a un passé, glorieux ou moins glorieux, et il est temps d'arrêter de s'excuser", avait expliqué M. Vialatte. Et d'ajouter : "J'ai fait l'amalgame avec la politique laxiste en matière de justice de Mme Taubira, qui conduit aux événements (lors de la fête du PSG), parce que aujourd'hui les casseurs sont persuadés qu'ils n'auront pas de sanction."
Le PS avait demandé à l'UMP de prononcer une "sanction sévère" contre M. Vialatte, et le président de l'UMP, Jean-François Copé, avait condamné ces propos.
La Fondation du Mémorial de la traite des Noirs, établie à Bordeaux, a décidé de porter plainte contre le député auprès de la justice varoise, tandis que SOS racisme avait indiqué étudier les suites à donner "sur un plan juridique" au tweet du député.
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