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Comment passer une semaine en cardiologie pour une "simple" prise de sang ?


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Depuis quelques années, je suis traité pour de l’hypertension. Cela faisait longtemps que j’avais de la tension artérielle, et puis un jour, elle a dépassé ce que le médecin traitant trouvait acceptable. Et je suis passé au médicament ; un hypotenseur... C’était un combiné d’un élément actif et d’un diurétique. Le résultat a été rapide : baisse de la tension à un niveau acceptable.
Chemin faisant, je faisais mes prises de sang régulièrement, tout allait bien.

Et puis en janvier de cette année, mon taux de potassium a commencé à baisser. Mon généraliste m’a prescrit du potassium en apport externe. Le potassium est un micronutriment essentiel à l’alimentation humaine et est, sous sa forme de cation K+, le principal ion intracellulaire de l’organisme.
Les prises de sang régulières démontraient une stabilisation du taux... Et puis à la rentrée, c’était moins bon. Direction le néphrologue !

La néphrologie est la spécialité médicale visant à prévenir, diagnostiquer et soigner les maladies des reins [1].

Le rendez-vous est pris. Cela vaudra un billet sur ce blog ! Un autre rendez-vous est pris en "hôpital de jour" pour faire une prise de sang après 3h couchées avec rencontre de l’endocrinologue. Cette expérience sert à déceler un hormone particulière, sachant que les taux varient selon la stature de la personne. Je me pointe donc lundi dernier pour le test. J’ai déjà récemment réalisé une prise de sang normale et une analyse d’urine sur 24h [2].
L’endocrinologue vient me chercher et me pose les mêmes questions que la néphrologue.

L’endocrinologie est la science de la médecine qui étudie les hormones.

On va donc m’ausculter les hormones. On me met dans une chambre et on me donne la consigne de ne pas me lever pendant 3h. C’est long 3h. Très long... Trèèèèèèès long... Alors je prends une photo...

Je suis allongé en pantalon de moto, chaussettes avec la table de lit sur laquelle je consulte ma tablette...

Et comme il était l’heure de manger...

C’était plutôt pas mal, une blanquette avec de la semoule. Moins bonne que celle de la maison faite par Agnès, mais pas mal...

Peu de temps après, retour de l’endocrinologue. Elle a eu les résultats et visiblement est ennuyée. En effet, j’ai un taux beaucoup trop bas, vraiment bas, plus bas que je n’avais jamais eu. La fouchette ne doit pas être inférieure à 3,5 mmol/L [3]. Là, je suis à 2,5, je suis donc en hypokaliémie, c’est à dire en déficit important de potassium. L’endocrinologue m’informe qu’elle ne peut pas me laisser sortir et qu’il faut aller en cardiologie pour faire remonter le taux de potassium. Inutile de vous dire que je me suis pris un coup de bambou sur la tête !
Je m’étais renseigné au début de mes soucis de potassium pour savoir à quoi il servait et quels étaient les symptômes d’un (léger) déficit... Des crampes, de la fatigue, des douleurs musculaires,... Rien de tout cela chez moi qui suis, rappelons le, en pleine bourre de boulot (Octobre, novembre et décembre). Ma fatigue n’est pas intense et liée surtout à un rythme chargé entre mon travail et mes engagements bénévoles.
Revenons à nos moutons castelbriantais ! Ah oui, j’ai oublié de préciser que je suis au Centre Hospitalier de Châteaubriant, c’est-à-dire à 30km au dessus de mon lieu d’habitation et donc à presque 80 bornes de Nantes :-)
Bref... L’endocrinologue me fait donc monter d’un étage, j’arrive en cardiologie avec juste mes vêtements, mon casque et ma tablette, vu qu’en partant de chez moi ce matin, je n’avais pas du tout prévu de rester. On m’installe dans une chambre avec un monsieur que je crois turc au début [4]. Je m’installe et appelle Agnès. Je lui explique la situation et surtout que la conséquence d’une hypokaliémie est un risque sur le rythme cardiaque. Et je lui dis que je lui envoie un mail avec des affaires à m’apporter.

On m’installe dans le lit et on me dit qu’on va me faire un électrocardiogramme. Ce genre d’analyse pour un gros est toujours flippante car on sait que le coeur n’aime pas trop le surpoids et c’est toujours inquiétant de lui demander ce qu’en pense le concerné. Il s’avérera qu’il se porte bien.Ceci étant, on me place un appareil de télémétrie qui surveillera mon rythme cardiaque tout le temps... Je le garde tout le temps, nuit et jour.

L’appareil ressemble à un baladeur des années 80 et il est connecté à 5 ou 6 électrodes sur ma poitrine et mon ventre. Et enfermé dans un espèce de gant de toilette avec un tour de cou...

Avec les poils, les électrodes ne collent pas bien et se décollent régulièrement, ce qui vaudra des réveils réguliers pendant la nuit, l’infirmière ayant été prévenu et déboulant dans la chambre !

Il est environ 16h30, je commence à m’ennuyer. Je fais le mail à Agnès ; des vêtements pour 2 jours, un pyjama et MON ORDINATEUR !! Avec ma clé pour retrouver les séries que je regarde en déplacement. Elle m’apporte tout cela vers 19h00, elle ne reste pas longtemps, difficile. Mais suffisamment pour que cela me rappelle que je préférerai être avec elle(s) plutôt qu’ici sans rien savoir. Le soir, j’aurais droit à une autre prise de sang vers 19h00 (comme tous les soirs). Rien d’autres.

Ma nuit fut compliquée, bien entendu. Stress et le baladeur sur le ventre, sans compter les venues de l’infirmière pour recoller les électrodes !
Et à 7h00, mon voisin a été levé et emmené sur Nantes pour une analyse des artères coronariennes... Il reviendra le soir tard, fatigué. Il a environ 70 ans, est iranien d’origine, arrivé en France en 1972, a perdu sa femme il y a 12 ans, son fils habite Clermont Ferrand et sa fille Châteaubriant. Il a travaillé 23 ans chez Michelin. Il part régulièrement sans prévenir et va fumer sa clope alors qu’il a des patchs. Il se fait engueuler :-) !

Le lendemain matin donc, 7h, prise de sang, 8h petit déjeuner. J’ai mon ordinateur, donc je bosse jusqu’à 15h/16h. Vers 11h00, le cardiologue passe et me redit ce que je savais déjà : mon taux est trop bas et il faut qu’il remonte. Et se stabilise. Sinon, pas de sortie... L’après midi se passe, prise de sang vers 19h00, diner à 18h00... Heureusement que j’ai des séries à regarder ! Car une fois qu’on a mangé, la soirée est longue... Longue... Très longue... Tiens, vers 22h00 l’infirmière m’apporte un cadeau ; une perfusion !

Tout d’abord, on te pose la perfusion dans une veine. Il y a toujours difficulté à trouver mes veines pour faire entrer l’aiguille des prises de sang. Là, encore plus ! A se dire que les veines comprennent... Piqué sur le dessus de la main.

Un bidon de "PG5" [5], combiné de magnésium et de potassium...

Et l’appareil de torture... Oui, car le reste, c’était rien ! Là, c’est du brutal, du cruel, du violent ! L’appareil pousse une seringue à vitesse constante. Pour moi, elle sera remplie de ... POTASSIUM ! Ouiiii... La seringue dure 3h et après, il faut en mettre une autre... Comptons ensemble... Il est 22h00, on me place la perfusion, la seringue dure 3h. A quelle heure viendra t on me réveiller pour me la changer ? Oui ! Une plombe du mat’, puis 4 plombes du mat’ ! La nuit va être sympa entre les seringues, les électrodes baladeurs et les pipis nocturnes... D’autant que le potassium brûle fort au passage dans la veine... Un vrai plaisir !
La matin, même heure pour la prise de sang ! Ne croyez pas qu’il y ait des régimes de faveur pour cause de perfusion... Que nenni !
Petit dej, travail,...
Le cardiologue passe vers 11h00. Le taux est remonté à 3,2. Mais... Il me garde encore 24h pour voir si cela se stabilise... Nous sommes mercredi midi. Il faut donc que je prévienne mes rendez vous du jeudi matin et après midi, sachant qu’ils étaient sur Paris. Ce n’est pas de la prestation, heureusement, je ne perds pas encore d’argent !
L’après-midi se passe. Je m’emmerde, mais le moral est meilleur, il est remonté un peu, autant que mon taux de potassium. J’entrevois une sortie le lendemain. Quitter cette chambre pour laquelle je ne m’étais pas préparé, marcher et voir des gens sans blouse blanche, me préparer à manger, discuter, réfléchir, ... Même si j’ai eu des appels et des sms, je me sens quand même coupé du monde, loin de ce qui fait ma vie (Marianne, Agnès, des collègues, des partenaires, ...). J’ai vu Agnès lundi et je ne voulais pas que Marianne me voit dans cet état. J’ai préféré lui envoyer des petits sms pour la rassurer. Agnès passera le soir pendant une petite heure, cela fait du bien...
La nuit dernière (de mercredi à jeudi), je n’avais qu’une perfusion de mélange. Prise de sang à 8h00. Elle est décisive pour sortir ou pas. Je vais prendre ma douche... Pas pratique avec une perfusion ! Et l’infirmière passe vers 11h45. Elle m’apporte mes cachets et me dit que le taux est retombé à 2,9. Donc pas de sortie. Coup de bambou encore ! Je préviens mes commanditaires de mon intervention de vendredi. J’annule mon train et mon hôtel. Ca y est ! Cette connerie me fait perdre 500 euros. Merde ! Je n’avais vraiment pas besoin de perte de pognon en cette fin d’année...
Le coup est sévère et me coupe l’appétit. Je laisse le plateau sur la table en scrutant le parking. Il fait beau dehors. Et je me dis qu’il faut que j’expulse mon ressenti. Je prends le clavier et écrit ce billet.

L’infirmière m’a apporté un nouveau truc : un cachet de diurétique et du Mag2 (Magnésium). Je ne comprends pas trop le diurétique car j’arrête pas de pisser et sauf erreur, mon potassium passe par les urines... Bon, ils savent ce qu’ils font. Pour le magnésium, je ne sais pas. Visiblement, c’est un bon copain du potassium.

Je cogite et je suis très déçu. J’ai l’impression qu’on fait une transfusion sanguine sur une plaie ouverte. On me donne du potassium sans savoir pourquoi je l’élimine. Et comme je n’ai pas de retours des médecins au delà de ce que je vous ai écrit plus haut...
Et ce qui est terrible, c’est que je n’ai aucun autre symptôme... Ni fatigue, ni crampe, ni douleur [6], ni évanouissement... Et c’est d’autant plus dure... Avoir une maladie transparente, des symptômes invisibles, ... Et si c’était le contraire, serais je plus sage ? Non. Je suis un vrai ours en cage. Je suis calme car le personnel est sympa, mais je bous...

Si demain, je sors, et sans avis contraire, je pourrais descendre pour le CA de la Mutuelle. Cela me changera les idées.


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[1Elle est différente de l’urologie, spécialité chirurgicale s’intéressant à l’appareil génital masculin et à l’ensemble du système urinaire (reins, uretères, vessie, prostate, urètre).

[2J’adore pisser dans le bocal, me le promener toute la journée et finalement le déposer tôt le matin pour qu’on vienne l’analyser !

[3mmol : Symbole de la millimole, valant 10−3 mole

[4Je croyais avoir reconnu l’accent

[5On m’a donné le nom, alors je le redis

[6A chaque fois que quelqu’un entre, il me demande si j’ai mal quelque part. Bin non... Désolé...


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A propos de Le blog de Guillaume
Ma formation initiale est un parcours supérieur dans les sciences humaines et le travail social, car je place l’humain au centre de toutes mes réflexions et souhaits d’agir.Retour ligne automatique Intéressé par l’insertion professionnelle à l’origine, mon intérêt pour le 19ième siècle et l’émergence (...)
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