Bruno Gollnisch : provoquer pour exister ?
Date de publication :
9 avril 2012 |
Mots clés :
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Date de publication :
9 avril 2012 |
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Marine Le Pen était samedi 7 avril en meeting à Lyon, le fief de Bruno Gollnisch. Ce dernier, bien que candidat aux législatives dans le Var a prononcé un propos introductif, avant l’entrée en scène de la prétendante à l’Elysée.
L’ancien candidat malheureux à la présidence du Front national apparaît de plus en plus isolé. Ayant refusé tout poste de premier plan, M. Gollnisch est quasiment absent de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Beaucoup de ses soutiens, comme Yvan Benedetti son ancien bras droit, ont été exclus du parti. A l’extérieur aussi, ses anciens amis comme ceux qui ont suivi Carl Lang au Parti de la France, ne croient pas qu’il puisse incarner un recours interne au FN face à Marine Le Pen.
Il lui restait sa création, son "jouet", l’Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), qui regroupe divers partis d’extrême droite au Parlement européen et sur lequel il semble y avoir des problèmes.
Dans sa prise de parole à Lyon, samedi après-midi, M. Gollnisch a, comme à son habitude, fait un discours d’extrême droite très classique, vilipendant "les vieilles mules du marxisme décadent" ou en se moquant de l’accent de Mme Joly. Mais M. Gollnisch est malin : faisant mine de remercier la presse, il l’a, en fait, fait huer.
"La presse ? Il faut la massacrer !"
Croisé quelques heures après le meeting à la gare de Lyon-Part Dieu, avec des confrères de la presse écrite, nous lui faisons remarquer que c’est nouveau de sa part de faire huer les journalistes. La conversation s’engage sur un ton badin, M. Gollnisch étant adepte à la fois de l’ironie mais aussi des déclarations "limites".
"Ca ne sert à rien de faire huer la presse, il faut la massacrer !", lâche-t-il, un sourire au coin des lèvres. Il poursuit : "C’est comme ceux qui voulaient enlever le juge Lévy. Ca sert à quoi d’enlever un juge..." Notons que le gorupuscule fondamentaliste Forsane Alizza, cible des récentes arrestations dans les milieux islamistes, nourrissait le projet d’enlèvement du juge lyonnais Albert Lévy.
Un peu plus tard, alors que la conversation tourne autour de la citation, lors de la Convention de Lille le 18 février, par Jean-Marie Le Pen d’un poème de Robert Brasillach, journaliste collaborationniste fusillé à la Libération, il dit aux journalistes présents : "Vous croyez vraiment que j’hésiterais à vous fusiller ?"
A quoi joue Bruno Gollnisch ? La provocation paraît la dernière arme à sa disposition pour exister... Et il l’avoue lui-même à demi-mot, quand il lâche quelques instants plus tard, toujours sur le même ton mi amusé-mi sérieux : "Vous savez bien que j’essaie de me noircir..."
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