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Brice Hortefeux condamné pour injure raciste... DEMISSION !


Rappelez vous ! Brice Hortefeux, Ministre de l’intérieur, avait tenu des propos plus qu’ambigus lors d’un rassemblement UMP en Auvergne. Rappel :

- Une dame à propos Amine Benalia-Brouch : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière"
- Amine Benalia-Brouch : "Ben oui"
- Brice Hortefeux : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspondant pas du tout au prototype alors. C’est pas ça du tout".
- La même dame " C’est notre… c’est notre petit Arabe "
- Brice Hortefeux : " Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes... Allez, bon courage, hein ". Le Monde du 04/06/10

Sur ces (ses ?) propos, Hortefeux a été mis au tribunal par le MRAP [1] pour injure raciste en réunion publique. La première phrase n’a pas été retenue comme "injure raciste" par le tribunal, même si il a reconnu le caractère choquant des propos, mais pas outrageant. La frontière est ténue entre "choquer" et "outrager", mais bon.

Par contre, la deuxième phrase a été reconnue comme racistes, sans aucune constestation "ni sur leur matérialité ni sur leur imputabilité".

En revanche, il a considéré que la seconde sortie était "outrageante sinon méprisante" et quèelle stigmatisait les personnes dèorigine arabe, "présentées négativement du seul fait de leur origine". Libération du 04/06/10

et

L’affirmation, en revanche – "c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes" - "est incontestablement outrageante, sinon méprisante, pour les personnes concernées qui – à la différence du propos précédent – ne se voient pas seulement exclusivement définies par leur origine, indépendamment de ce que postule le libre arbitre ou de ce qui fait une individualité, la singularité d’un parcours, les qualités ou les défauts d’un caractère, mais sont présentées comme facteur du " problèmes ", soit négativement, du seul fait de leur origine, laquelle révélerait une essence commune dans les limites de laquelle il conviendrait de les enfermer ". Le Monde du 04/06/10

Le rendu du jugement est là aussi, sans ambiguà¯té ! Clairement, la cible était un groupe clairement identifié par leur origine, leur appartenance, une ethnie, une race ou une religion déterminée. Cela tombe sous le coup de l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881.

Même si le symbole est fort, à la hauteur de l’émotion suscitée alors, la peine est légère car la qualification n’a pas pu être "d’injure raciste en réunion publique"

Brice Hortefeux ne pouvant "être pénalement comptable dèun propos non destiné à être entendu", le tribunal a requalifié le délit en simple contravention de 4e classe. A ce titre, Brice Hortefeux devra payer une amende de 750 euros et verser 2.000 euros de dommages et intérêts au Mrap, partie civile. Libération du 04/06/10

Pour moi, cet élément est contestable du simple fait que le Ministre est un acteur de la vie publique, et qu’à ce titre, dès lors qu’il est en représentation, y compris en tant que simple militant, il est en "réunion publique". Mais bon, c’est une interprétation personnelle d’une situation juridique.

Les commentaires avaient été nombreux sur la défense qu’avait adopté (maladroitement) Hortefeux à l’époque en arguant qu’il parlait des auvergnats et non des arabes. Pitoyable ! Le jugement a suscité les commentaires des parties en présence ...

" C’est une grande victoire, une intense satisfaction, a indiqué Me Pierre Mairat, l’avocat du MRAP. Et je considère que la présence de Brice Hortefeux au gouvernement est aujourd’hui contestable. Ce serait la première fois qu’un ministre en exercice est condamné pour injures raciales. En plus, il a nié les faits d’une façon navrante, en disant qu’il parlait des Auvergnats et pas des Arabes. Il s’est comporté exactement comme les jeunes qu’il stigmatise à longueur de journée quand on les a pris les doigts dans le pot de confiture ". Le Monde du 04/06/10

Je n’ai pas une grande admiration pour le MRAP, mais je lui reconnais son intransigeance à ne rien laisser passer sur ce thème. Et je suis plutôt d’accord sur le fait qu’un Ministre, qui plus est de l’INTERIEUR, ne peut pas rester au Gouvernement avec une condamnation pour injure raciste. D’autant que son humour est plus que régulièrement douteux ! Et on se demande si Hortefeux n’est pas un peu monociblé !

Du côté de la défense, Me Jean-Yves Dupeux, fin connaisseur du droit de la presse, s’étonne du jugement. " Le tribunal prêt un caractère de mépris aux propos de Brice Hortefeux alors que la jurisprudence est bien plus exigeante, et condamne lors les propos très blessants, très rabaissants, explique l’avocat. Là au contraire, même si le propos est déplacé, c’est une boutade ". Me Dupeux entend aussi faire valoir que s’il s’agit désormais d’une injure non publique, le MRAP n’est certainement pas recevable à agir. La cour d’appel tranchera la question dans sept à huit mois. Le Monde du 04/06/10

"On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui" ! Cette phrase de Pierre Desproges n’a jamais été aussi vraie.

Décidément, Hortefeux et moi n’avons pas le même humour ! Je rejoins la demande de la gauche, il doit démissionner, la République est entachée de sa condamnation...


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A propos de Le blog de Guillaume
Ma formation initiale est un parcours supérieur dans les sciences humaines et le travail social, car je place l’humain au centre de toutes mes réflexions et souhaits d’agir.Retour ligne automatique Intéressé par l’insertion professionnelle à l’origine, mon intérêt pour le 19ième siècle et l’émergence (...)
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